Taille d'un service informatique
Dans un forum auquel je participe avec d'autres DSI, je suis tombé récemment sur la question suivante:
...
On nous en demande toujours plus
avec moins de ressources, c'est une tendance normale mais qui a ses
limites. Mon problème est cette limite, comment estimer la
taille normale d'un service informatique ?
Je trouve peu
d'informations sur le sujet, telles que taille du service par rapport
à la taille de l'entreprise, son chiffre d'affaire, le nombre
de postes, le nombre d'utilisateurs, le nombre ou le type
d'applications en exploitation, les accès réseau, ou
que sais-je encore.
...
Comme c’est effectivement un sujet récurrent, j'ai décidé de placer ici une copie de la réponse que je lui ai fournie.
A la base, c’est un problème de
dosage des efforts que doit consacrer l’entreprise à son système
d’information.
Une entreprise qui investit insuffisamment dans
ce domaine se déforce face ses concurrents. Elle ne profite pas des
gains de productivité que permet l’informatique, entre autre grâce à
une meilleure circulation des informations. L’enrichissement des
informations permet une gestion plus précise et des prises de décision
plus pointues, plus pertinentes. Prendre du retard sur ce terrain face
à ses concurrents est forcément un handicap lourd au niveau de la
compétition. Des outils informatiques qui deviennent obsolètes
ringardisent l’entreprise aux yeux de ses employés et de ses cadres.
Ceci se traduit par une augmentation du turnover.
A contrario,
l’entreprise ne doit pas investir au delà de ses moyens. Il y a un
niveau de coûts informatiques à partir duquel l’impact sur les prix de
revient et sur les marges devient trop sensible.
Les coûts
informatiques devraient donc se situer dans une fourchette. Celle-ci
est à évaluer avec la direction générale et la direction financière et
est un préalable à tout cadrage budgétaire. Pour ma part, je considère
que les coûts informatiques devraient généralement se situer entre 1,5%
et 3% du chiffre d’affaires, en dehors de situations particulières.
L’idéal est de pouvoir se comparer aux entreprises du secteur.
Dans
cette fourchette, le poids relatif des différentes ressources est
éminemment variable en fonction de la nature de l’entreprise et des
choix qu’elle a effectués au fil des années. Par exemple, une
entreprise qui mise sur des logiciels spécifiques ou libres investira
plus sur les ressources humaines. Une entreprise qui mise sur les
progiciels dépensera proportionnellement plus en frais de licences. Une
entreprise répartie sur de nombreux sites aura des frais de réseau
élevés. Mais dans tous les cas, la fourchette doit contraindre le
dimensionnement des moyens informatiques.
Sur le plan des
ressources humaines, il y a un autre facteur important dans le
dimensionnement. C’est le ratio entre les ressources internes et
externes. Selon moi, ce ratio doit tourner autour de 50/50 plus ou
moins 15%, soit entre 35/65 et 65/35. Les ressources internes
connaissent bien l’entreprise. Elles sont nécessaires pour garder le
contrôle et la maîtrise du système d’information et de son évolution en
alignement avec la stratégie de l’entreprise. Les ressources externes
apportent la flexibilité nécessaire lorsqu’il faut faire varier la
couverture du service en termes de lieux, d’horaires ou de compétences.